Nous avons l’honneur d’accueillir sur notre blog en ce début d’année le gagnant du challenge sourcing 2014 organisé par rmsconf, SylvainLareyre . Nous lui avons laissé carte blanche pour nous parler de sourcing :
« Big data et marque employeur, les stars qui attirent les strass et les paillettes aujourd’hui. Pour demain, on nous prédit les robots recruteurs. Mais peu d’intérêt pour le sourcing… Chercher et farfouiller des CV à longueur de journée ne fait pas très envie sur le papier, on pourrait presque parler de sous métier dans le domaine du recrutement. D’ailleurs en cabinet, le chargé de recherche (ancêtre du sourceur) n’aspire qu’à devenir consultant en recrutement.
Mais le sourcing : qu’est-ce donc ? Impossible d’y échapper quand on fait du recrutement. Pas de bonne candidature sans bon sourcing. Le sourcing est l’avenir du recrutement titrait déjà Laurent Brouat (rmsnews.com) en 2011. Pourtant peu de progrès ont été fait en France depuis 3 ans. Même si les formations et les outils se multiplient, le sourcing reste encore marginal… Comme toujours les anglo-saxons sont pionniers et certains en ont fait leur spécialité comme Glen Cathey (www.booleanblackbelt.com) aux Etats unis ou Johnny Campbell (www.socialtalent.co) en Angleterre.
Mais de quoi parle-t-on ? A quoi correspond ce « fameux » sourcing. Sans se lancer dans de grandes définitions complètes et sérieuses, je qualifierais simplement le sourcing comme toutes les pratiques et méthodes pour chercher et qualifier des CV/profils, et ce par tous les moyens possibles.
Ainsi, la publication d’une annonce et l’analyse des profils candidats reçus dans son ATS préféré est acte de sourcing. Rien de très novateur que de passer des annonces. De même que la recherche de CV dans un job board est un acte de sourcing.
En effet, le sourcing se fait sur de multiples canaux : ATS, job bords classiques, CVthèques en ligne (comme le généraliste DoYouBuzz ou le spécialiste des étudiants et jeunes diplômés Yupeek), open web (CV accessibles gratuitement sur les blogs et sites des candidats), réseaux sociaux (Linkedin et Viadeo entre autres), forums/sites d’entraide (Stackoverflow pour l’IT par exemple), plateformes de travaux collaboratifs en ligne (GitHub, toujours dans l’informatique), sites d’entreprises, d’écoles ou d’étudiants…
Un vrai sourceur saura ensuite les utiliser à bon escient, en fonction des besoins en candidats, et surtout avec les bonnes méthodes. Je vous propose dans ce billet un rapide aperçu de ce que le sourcing peut apporter.
Internet ou l’open web
Contrairement à ce que l’on pense quand on parle de sourcing sur Internet, celui-ci ne se limite pas uniquement aux réseaux sociaux ! L’open web (entendez par là tout ce qui est accessible gratuitement sur le web) contient des trésors de CV souvent inexploités.
Oui, mais comment extraire les CV pertinents de cette masse immense et mondiale de données ? Rassurez-vous, Google (mais aussi Bing) est là pour vous seconder, fouiller et faire le tri à l’aide d’une quinzaine d’opérateurs, comme les booléens.
Booléens ? Il s’agit ni plus ni moins que de mots clés pour enrichir les requêtes d’une recherche.
Une recherche sur des profils informatiques comme les ingénieurs Java/JEE habitant Paris prendrait cette forme la :
CV AND ingénieur AND Java AND (JEE OR J2EE OR « Java EE ») AND 75000..76000 filetype:pdf -« offre d’emploi »
Avec cette requête, Google recherche tous les fichiers au format PDF contenant les mots CV, ingénieur, Java et les différents formats de nom de la technologie JEE.
Les guillemets permettent de rechercher une expression exacte.
Les « .. » sont très utiles pour rechercher les profils géographiquement car le CV contient très souvent le code postal de l’adresse du candidat.
Les parenthèses ne sont pas lues par Google mais vous aident à hiérarchiser votre requête.
Cependant, le résultat est vite pollué par toutes les annonces et offres d’emploi qu’il nous faut filtrer en les excluant avec l’opérateur « -« .
Cette requête est très basique et ne prend pas en compte toutes les possibilités d’un profil. Il faut en effet penser à toutes les variantes d’ingénieur (développeur, analyste, en anglais…), d’offre d’emploi, de la technologie JEE et de fichier (formats Word et texte…).
La palette d’opérateurs est assez vaste et puissante mais demande un peu de maitrise pour en tirer le meilleur parti. Pour de meilleurs résultats, on recherchera le mot CV dans le titre de la page (intitle :CV). Le contenu des CVthèques en ligne est également facilement accessible en fonction de son adresse et URL (site:doyoubuzz.com -inurl :CV).
Jusqu’à encore quelques mois, un sourceur expérimenté connaissait l’astuce pour envoyer gratuitement des messages sur Linkedin. Malheureusement cette « faille » a été corrigée mais il en existe toujours ! Un sourceur expérimenté sait qu’il peut contacter un candidat potentiel si celui-ci possède un groupe en commun. Et ce depuis la page de ce groupe, sans InMail payant et pour des profils en dehors de son 3ème cercle de connaissances normalement injoignables.
Le sourcing est donc un état d’esprit : curiosité, ingéniosité et habileté sont essentielles ! Il faut se tenir au courant de l’évolution des outils, analyser et tester…
Les recherches de personnes font une nouvelle fois appel aux booléens et à l’utilisation des synonymes. En effet, le candidat a pu faire une erreur dans son profil et mal orthographié un outil ou un intitulé de poste. C’est au sourceur de faire ressortir ses profils rares mais précieux, car peu recherchés !
Mais arrêtons d’utiliser les réseaux sociaux comme des job boards. Un sourceur se doit d’avoir une communauté de candidats avec qui il échange et qu’il sollicite régulièrement. Avoir un pool de profils divers et rapidement mobilisables, le rêve de tout recruteur ! Revers de la médaille, le temps (et donc l’argent) nécessaire est important. Encore une fois, le sourcing est une activité polyvalente.
Jobboards.
Même le sourcing sur les job boards et CVthèques gagne à être connu et utilisé. La majorité les utilise assez basiquement en copiant/collant une liste de mots clés correspondant à une fiche de poste. Ils sont pourtant capables de faire bien plus que cela et avoir des requêtes de recherche élaborée.
Vous avez peut-être remarqué depuis quelques mois que l’Apec offre un moteur de recherche sémantique (comme de nombreux autres). Pour le chargé de recrutement peu habitué au sourcing, c’est une aubaine ! Simplifier et automatiser le travail de recherche est louable en soi, mais les résultats ne sont pas encore probants. Une recherche sur un profil IT en administration système Linux renvoie des CV en gestion administrative. Peut mieux faire.
Pourquoi toujours cette politique du moindre effort !? Les job boards proposent des opérateurs de recherche performant : and, or, not/-, joker/*, parenthèse… Il ne tient qu’au sourceur de les utiliser pleinement !
J’aurais pu parler de recherches sur les CVthèque en ligne, les sites et communautés spécialisés, le tag #recrutezmoi sur Twitter, les toolbars de sourcing web… Mais la place manquerait !
Alors, le sourcing est-il promis à un grand avenir ?
Ma réponse est oui ! Le sourcing va prendre de plus en plus d’importance dans ces prochaines années.
Demandez à un recruteur ce qui le préoccupe le plus aujourd’hui : le manque de candidats de qualité. Malgré les flots de candidatures ramenés par les annonces et les job boards, la qualité n’y est pas. La marque employeur, on joue sur le long terme sans garantie de qualité, toujours. Le big data, il va faire bondir les managers qui demandent des clones. Le futur, c’est le candidat uniforme et ciblé pour répondre parfaitement à un besoin, la marge de manœuvre et d’excentricité se réduisant inexorablement.
Face à cet afflux, le sourceur sera là pour s’emparer de tous les moyens et outils à sa disposition. Plus de repos pour les candidats passifs et pénuriques, sollicités de tous les côtés sur les réseaux, Internet, les forums et jusque sur leur blog et leur compte Facebook. Ce qui était hier marginal deviendra prépondérant. Dans dix ans, les geeks farfelus et fouineur sur Google d’aujourd’hui ne le seront plus ! Toujours plus de profils implique forcément de la diversité dans les moyens de les trouver et de les qualifier…
2015, enfin l’année du sourcing ! »
Après mon master en informatique et gestion des entreprises, j’ai commencé ma carrière en SSII et travaillé pour des clients comme Air France et PROBTP, essentiellement en développement logiciel.
J’ai souhaité depuis 2 ans donner un nouvel élan à ma carrière et devenir chargé de recrutement, toujours en SSII.
Passionné depuis le début par le recrutement 2.0 et les réseaux sociaux, je mets mon expertise technique, mon expérience d’ancien candidat et ma connaissance des clients au service des candidats et de ma société.
Animer une communauté, trouver et sélectionner les bons profils, échanger, proposer et être à l’écoute de mes candidats, voilà ce qui me fait vibrer !
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