Ce mois-ci, j’ai assisté à 2 conférences d’affilée au cours desquelles j’ai pu constater un rapport, à mon sens, déplorable des conférenciers vis à vis de l’outil vidéo.
Premier exemple : un amphithéâtre de plus ou moins 300 personnes, une conférencière géniale et donc qui suscite chez les participants l’envie de partager ce moment qu’ils sont en train de vivre…
Depuis plusieurs années nous utilisons pour ce faire le livetweet en mêlant photos et 140 caractères (Du moins quand une connexion wifi est disponible ou que la 4G passe) ,mais depuis l’arrivée de service de vidéo on line comme Meerkat et Periscope, nous avons l’arme absolue pour partager avec nos communautés ce que nous vivons en live.
Lors de cette conférence, le public n’étant visiblement pas aussi technophile que sur d’autres liées au digital, il y avait peu de participants en train de filmer et de retransmettre sur Perisocpe (2 ou 3 personnes max).
Pour ma part, cette intervention tellement passionnante ,rafraichissante. et riche d’enseignements m’a motivé à le faire. Mais comme Periscope n’est pas encore utilisé de tous, j’ai enregistré les vidéos, fait un montage avec habillage afin de la diffuser sur Youtube et d’en faire un article.
Le droit à l’image étant quelque chose de sensible et par bienveillance et respect, j’ai bien entendu montré la vidéo à la conférencière afin d’obtenir son approbation avant de la diffuser et elle s’y est opposée.
Quelles qu’en soient ses raisons, bonnes ou mauvaises, je pense que cette réaction pose un grand nombre de questions…
Le deuxième exemple est tout aussi éloquent.
Conférence de digital user et de social addict, un public sur-investi tant au niveau des outils (tablettes, smartphones) que par sa présence sociale…
Lorsque la conférencière s’aperçoit qu’une personne au 1er rang est en train de la filmer, elle s’arrête de parler et lui demande si elle peut stopper l’enregistrement car cela la met mal à l’aise et est allée jusqu’à exiger, à la fin de son intervention, la suppression de cette vidéo.
Quid de la personne, devant moi au 3ème rang, qui diffusait sur Periccope, quid de la retransmission sur Perisocpe par l’organisateur lui-même et quid des dizaines d’autres participants qui devaient filmer…
Je ne cite volontairement ni les conférences, ni les conférencières, car le but n’est en aucun cas d’émettre un jugement sur ces personnes et leurs raisons, que je respecte,mais plus de s’interroger sur ce que pourraient être les bonnes pratiques et les rapports entre conférenciers et participants.
Comment gérer les participants dans la salle, qui filment et mettent la vidéo sur un réseau fermé et iraient donc à l’encontre de la volonté de la conférencière ?
Que se passera t’il quand Periscope sera beaucoup plus utilisé, que le diffuseur aura un grand nombre de followers et donc que la prestation de la conférencière sera, de toute façon,vue du plus grand nombre ?
Comme dans certains musées, va-t’on nous interdire d’utiliser nos smartphones dans les conférences ou exiger des conférenciers devront qu’ils donnent leur accord dès lors qu’ils interviennent.?Quelle logique existe entre la perception si négative de l’outil vidéo et l’existence de la restranscription par livetweet qui peut tout autant impacter l’image du conférencier ?
Il est certain que l’arrivée de Periscope et Meerkat va bousculer notre rapport à la vidéo dans les évènements et les conférences n’échapperont pas à ces bouleversements.
Quel est votre avis sur ce sujet ? Avez vous déjà des embryons de réponses à proposer ?
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